Le rocher de Roquebrune
(Photo de ma cousine Michèle de Roquebrune-sur-Argens)
La végétation du rocher de Roquebrune est caractérisée par sa forêt de chênes verts (Querçus ilex) et par celle de ses chênes-lièges (Querçus suber) qui
puisent exclusivement leurs réserves sur les sols acides. Mais, en fonction de sa situation géographique et la diversité de son sol, le rocher abrite une grande variété d'autres espèces
végétales. Telles que les cistes, les pins parasol, les châtaigniers, les figuiers de Barbarie, les micocouliers, les arbousiers, les genévriers, les lentisques, les bruyères arborescentes, les
genêts, la lavande maritime, les oliviers sauvages, le thym, le genêt poilu, etc... On y trouve aussi bien la végétation de la lande que celle du maquis. Le botaniste Duvigneaud s'exclamait
en 1954 : "Certaines plantes sont à la fois si petites et si diverses sur un seul mètre carré de terrain qu'il est nécessaire de s'étendre à plat ventre sur le sol pour les observer à la
loupe".
La diversité de la forêt et du reste de la végétation est telle que le rocher de Roquebrune a été classé en 1989 pour protéger toutes les espèces qui s'y développent.
Nota de Nadine : Attention ! n'allez pas cueillir des iris, des orchidées sauvages, ou d'autres espèces, il
vous en coûterait une amende.
Soyez toujours respectueux de la nature !
Photo libre de droits trouvée sur internet.
Cela vous donne une idée de la végétation du rocher
Sa faune est elle aussi très variée : les mammifères sont représentés par une trentaine d'espèces : sangliers et renards côtoient lièvres, lapins, blaireaux, hérissons, belettes, chevreuils,
écureuils, fouines. Les reptiles comptent dans leurs rangs plusieurs espèces protégées car menacées de disparition : couleuvres de Montpellier, couleuvres vipérines. Sont aussi présentes : les
cistudes (petites tortues d'eau à carapace noire et plate) mais qui hélas sont dévenues rares, les tortues d'Hermann qui est malheureusement l'une des espèces françaises les plus menacées à
l'heure actuelle (voir mon article ICI). Les lézards verts qui peuvent atteindre jusqu'à 35 cm, et le lézard ocellé reconnaissable à ses taches arrondies sur les flancs et à ses
marbrures, vertes, jaunes ou bleues. Les oiseaux du rocher on été étudiés par Monsieur J. Goergen. Entre 1975 et 1977, il a recensé, sur ce petit territoire, 70 espèces dont 48 espèces d'oiseaux
nicheurs. C'est considérable puisque la Camargue dont l'avifaune est exceptionnellement riche, compte 125 espèces d'oiseaux nicheurs et la France entière 261 espèces. C'est donc un cinquième de
la population française d'oiseaux qui vient se reproduire sur le domaine du rocher. On y trouve, geais, rouges-gorges, merles, bergeronnettes, mésanges, fauvettes, rouges-queues, pinsons, huppes
fasciées, loriots, coucous, oiverts, rossignols, guêpiers, perdrix, grives qui sont prisées par les chasseurs à l'automne. Il ne faut pas oublier les rapaces dont le nombre augmente depuis que
leur protection est assurée par les législations française et européenne : le hibou grand-duc et petit-duc, le faucon hobereau, le circaète Jean-le-Blanc qui se nourrit surtout de lézards et de
serpents.
Je ne peux finir cet article sans parler des insectes qui sont légion sur le territoire du rocher. Les papillons de jour sont les plus nombreux puisque J. Goergen en a recensé 86 espèces, ce qui
représente un tiers de toutes les espèces françaises. Il a constaté que certains papillons vivent en symbiose avec un certain type de végétaux dont ils ne s'éloigent jamais. C'est ainsi que
le Libithea Celtis vit à proximité du micocoulier dont ses chenilles dévorent les feuilles et que le Jason vit parmi les arbousiers pour une raison identique
Arbousier
Le Pacha ou Jason (Charaxes jasius) que l'on peut facilement observer de la fin du printemps jusqu'en automne dans notre région, est l'unique grand papillon de jour européen à double queue. Il présente de grandes ailes mesurant jusqu'à 5 cm zébrées de noir, d'orange et de carmin. Originaire d'Afrique, le Pacha a entrepris de coloniser le pourtour du bassin méditerranéen et en particulier les régions où pousse l'arbousier dont les feuilles fournissent la nourriture exclusive de sa progéniture. Après l'accouplement, la femelle pond une dizaine d'œufs sur la face supérieure des feuilles de l'arbousier aux baies sucrées. Une fois sortie de l'œuf, la chenille tisse sur une feuille un tapis soyeux sur lequel elle revient s'accrocher après chaque repas. Par la suite, on rencontre souvent le papillon posé sur des fruits mûrs où fermentés (le Pacha est très attiré par l'alcool !) dont il se délecte grâce à sa longue trompe.
Le magnifique Jason