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On les apppelle faïsses, restanques ou bancau

par Nadine 3 Octobre 2008, 22:00 Architecture - Patrimoine



Faïsso est un mot qui a évolué de la plaine au versant. Il se rencontre, curieusement, en terrain plat tout aussi bien qu’en terrain à déclivité.
Pour la plaine, c’est une partie des terres labourables d’une exploitation, affectée à l’une des cultures de l’assolement ou à la pâture, partie généralement séparée par des roubines (les roubines sont des canaux creusés par l’homme aux fins d’assainissement ou d’irrigation).
Sur les autres types de terrain, "faïsse" ou "faysse", désigne la terrasse ou gradin de culture, bande de terre soutenue par un mur en pierre sèche : le paret.
Ces terrasses rendaient possibles les cultures là où elles ne l’ étaient pas, en utilisant cette technique des paliers horizontaux soutenus par des murets .
Elle sont les témoins, silencieux, du colossal travail d’épierrage, de remblayage, et de construction pour implanter et maintenir une agriculture, dans des endroits parfois très reculés, réalisé par nos ancêtres.
Ce travail se faisait le plus souvent à dos d’homme. Il n’était pas rare de voir, après une forte pluie, les gens aller chercher la terre arable que l’eau avait emportée et la remonter à l’aide de la "besse", vaste panier fait d’éclisses de châtaignier ou tressé d’osier, porté sur le cou en y intercalant un coussin, le "coulassou".


Les diverses appelations associées aux cultures en terrasses :

BANCAL ou BANCAU

Le terme provençal bancal a le sens de "plate-bande", de "planche cultivée" mais aussi de "banquette de terre", de "gradin de culture". Il est dérivé de l'ancien occitan "banc" dont il conserve le sens. En français, au XVIe siècle, "banc" a déjà le sens de banquette de terre. En 1600, on emploie "banc" dans le sens de terrasse soutenue par un mur.

BANQUETTE

C'est par analogie de forme qu'on appelle "banquette" en français, une levée de terre ou terrasse destinée à retenir le sol sur un terrain en pente.

Sources :
Ducange : "fascia", bande étroite de terre.
Frédéric Mistral : faisso, faicho (a) - bande dont on enveloppe un enfant, maillot - intervalle entre les rangées de ceps de vignes, plate-bande de jardinage, sole de terrain, bande de terre soutenue par un mur.
P. Cayla (Dictionnaire des institutions, des coutumes et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à 1648, Montpellier, 1964, p. 311) : faïsse : fagots et bande de terre "faïsses" de lin où il y a cent cinquante poignées sans estre accomodés" (Castelnaudary, 1626) faïsse : fidèle à son origine latine, ne signifie rien d’autre que "bande de terre" et décrit une morphologie horizontale et non pas verticale.


FAISSE, FAISSO, FAISSA

Sous la graphie phonétique, "faisso", on reconnaît l'occitan, "faissa", qui est un des grands termes désignant une terrasse soutenue par un mur. Alibert dans son dictionnaire donne comme définition supplémentaire "sole de terrasse" mais encore "plate-bande de jardin".

PARET

Dans l'expression "paret de faisso" paret désigne le mur de soutènement de la faisse, la bande terre qui est en terrain pentu.

PLANCHE

Dans la région de Nice, le terme français "planche" serait employé dans le sens de "bande de terre plane soutenue par un mur".

RESTANCO, RESTANCA, RESTANQUE

"Restanco", forme prononcée de l'occitan "restanca" et sa francisation "restanque" sont généralement donnés comme synonymes de "terrasse soutenue par un mur" en basse-Provence notamment.

TERRASSE

En agriculture, une "terrasse" est une levée de terre en forme de banquette, édifiée sur un terrain pentu pour obtenir une surface plus ou moins horizontale. La "terrasse" peut être bordée par un talus ou soutenue par un muret. Le talus est revêtu d'herbe, le mur est en pierres sèches.


"Dans la Provence et les montagnes,
Allant de commune à commune

Avec mes mains pour seul outil,

J'élève et je maintiens les murs.

Le sol en pente, je l'arc-boute

Pour l'établir en terre ouvrable.

Cet art si beau qu'on m'a transmis,

C'est d'architecte de la terre.

Je suis compagnon restanquère.

J'étais, car tout ça s'est perdu".

André Frénaud, Plainte du dernier restanquère.


Source : D'après le site internet l'architecture en pierre sèche



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