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Les santons, lei santoun

par Nadine 9 Décembre 2010, 23:00 Coutumes - Folklore - Traditions

 

 

  En provençal santoun (santon) veut dire "petit saint". Ces figurines peintes représentent la Nativité ainsi que des personnages inspirés du petit peuple provençal. Tous rendent hommage à l'enfant Jésus couché dans sa mangeoire.

Une légende prétend que la crèche aurait été créée au Moyen Age par saint François d'Assise, provençal par sa mère. Cette anecdote donne une piste quant à l'origine des santons. Il est plus que probable que ces derniers viennent d'Italie, où la tradition napolitaine des presepio (crêches) est proche de celle pratiquée en Provence.

La tradition des santons est sans doute une autre conséquence de la contre-Réforme catholique qui favorisa le culte des images en opposition aux idées calvinistes. Dès le XVIIIe siècle, les religieuses fabriquent des niches vitrées dans lesquelles elles composent des scènes représentant la Nativité. Les figurines qui sont utilisées sont en cire, en verre filé ou en mie de pain. Dès la période pré-révolutionnaire, les églises s'ornent de crèches offertes à la dévotion des fidèles au moment de Noël. La Révolution française supprimant les lieux de culte, les modestes figurines en terre crue ou cuite permettent de réaliser à la maison les crèches qu'on ne peut plus admirer dans les sanctuaires.

Un artisanat populaire se met alors peu à peu en place dans le terroir marseillais. Il s'agit d'abord d'une activité familiale d'appoint, simple complément d'une autre profession. Le premier santonnier attesté est Jean-Louis Lagnel (1764-1822). Dès 1803, une foire aux santons est organisée à Marseille. Celle-ci se perpétue toujours de nos jours d'ailleurs. Grâce au nouvel intérêt porté aux traditions provençales des personnages d'inspiration locale apparaissent : le ravi, le tambourinaire, la poissonnière... Avec le développement du tourisme, l'activité de santonnier est devenue un authentique métier artistique, exercé par une pléiade de créateurs dans toute la Provence.

La première santonnière professionnelle est Thérèse Neveu (1862-1946) qui a été suivie par de grands santonniers tels que Léon Gaubert (1863-1918) et plus près de nous Paul Fouque ou Marcel Carbonnel. Aujourd'hui, il existe même des santonniers portant le titre de Meilleurs Ouvriers de France.

 

  Nota : A Trans en Provence, nous avons une santonnière. Il s'agit de Colette Barles la fille de Guillaume Barles qui fut l'historien du village. Ses santons sont particuliers car ses personnages sont plutôt "rondouillards". Son atelier est ouvert sur la rue et elle laisse les gens entrer et admirer son travail de patience.

 

 

 Santons de Colette Barles (Photo internet)

 

 

  Santons habillés Maryse Di Landro (Photo Nadine)

 

  Les santons habillés : A la tradition des santons primitifs en argile crue ou cuite s'est ajoutée celle du santon habillé. Son origine provient des crèches des églises ainsi que des crèches parlantes ou animées d'Aix en Provence ou de Marseille. Après un abandon de cette pratique pendant un demi-siècle environ, c'est l'abbé César Sumien (1858-1934) qui recrée des santons habillés vers 1914.

Le 28 novembre 2008, nous sommes allés en excursion avec le club des retraités de Trans en Provence, visiter une fabrique de santons à Aubagne. Il s'agit de l'atelier de Maryse Di Landro qui comporte aussi une partie musée du santon. Le musée, entièrement crée par Maryse Di Landro est composé de plus de 300 santons, pièces uniques, mis en scène suivant différents thèmes (nativité, biblique, historique et Provence). Une partie de ce musée est consacrée aux objets et vêtements d'origine du 19e siècle. Un régal pour les yeux, une vraie merveille, je vous avoue que j'ai été emballée ! Si vous voulez aller voir leur site, voilà le lien : http://www.santons-dilandro.fr/

 

 

La fabrique Maryse Di Landro à Aubagne (Photo Nadine)

 

Les différentes étapes de la fabrication des santons habillés

 

La création, le moulage : Un à trois jours de travail peuvent être nécessaires à la création d'une nouvelle sculpture, puis un moule sera fabriqué afin de reproduire le santon plusieurs fois. Le moulage est effectué en argile grâce à un moule en plâtre, ensuite il sera ébarbé puis personnalisé au couteau.

La cuisson, la décoration : Après un séchage de quinze jours, la cuisson sera effectuée à une température de 950°C. La décoration est faite avec une peinture acrylique. Pas moins de treize différentes étapes sont nécessaires pour finir le visage, dont sept ne sont consacrées qu'à l'oeil du santon.

La couture, le montage : La couture est effectuée à la machine d'après des patrons créés selon des modèles de vêtements du 18e siècle.

Le montage consiste à assembler les différentes pièces des santons, les pieds, les mains, la tête et les jambes. Le tout est collé et étayé grâce à des renforts métalliques.

L'habillage, la finition : L'habillage va permettre d'ajuster les vêtements sur le santon les uns après les autres, grâce à de la colle et des épingles. Il ne faut pas moins de sept pièces de costume par santon.

La finition consiste à poser les accessoires fabriqués au préalable et à donner l'attitude souhaitée au santon.

 

 

Fabrique Maryse Di Landro - L'habillage des santons (Photo Nadine)

    

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