Les ruines du château (Photos Nadine)
Bargème est le plus haut village du Var, c'est un site classé qui figure dans le répertoire des plus beaux villages de
France. Il est perché à 1 097 mètres d'altitude et se détache sur les flancs abrupts de la montagne de Brouis. Les hautes tours de son château dominent la plaine de la Bruyère, un plateau
âpre, baigné de soleil. Bâti au XIIe siècle par la famille de Pontevès, la forteresse était réputée imprenable. Elle fut pourtant dévastée lors des guerres de Religion. On pénètre dans Bargème
par une porte fortifiée, le village en possède trois toutes du XIVe siècle. Le château est flanqué de quatre tours rondes qui s'élèvent vers le ciel et lui confèrent allure et majesté.
Pendant les guerres de Religion, le château était occupé par Jean-Baptiste de Pontevès (1505-1579), lieutenant pour le roi en Provence, seigneur de Callas et Bargème, un vieillard tyrannique
n'hésitant pas à s'approprier les biens de ses sujets. En 1578, il est en procès avec les habitants de Callas, et risquait d'avoir un jugement en sa défaveur. Il fait alors appel à son cousin, le
chef des ligueurs de Provence, Hubert de Vins, pour se venger. Le village de Callas fut pillé par ses hommes de mains, plusieurs habitants furent rançonnés ou égorgés. Jean-Baptiste de
Pontevès et son fils menacèrent d'exterminer la population si le village ne se désistait pas au procès. Un accord fut signé sous cette contrainte par les habitants reconnaissant comme légitime
les spoliations du seigneur. En avril 1579, les habitants de Callas, aidés par Jacques Sossy, lieutenant d'une
compagnie de Huguenots, pénétrèrent dans le château de Bargème grâce à des villageois, tuèrent Pierre de Pontevès, firent prisonnier Jean-Baptiste de Pontevès, sa femme et son fils Balthazar. Ils
enfermèrent Jean-Baptiste de Pontevès dans une tour, lui volèrent 12 000 écus, et le retinrent prisonnier pendant 45 jours. Puis le 24 mai 1579 au matin, ils l'assassinèrent dans une rue.
Quelques mois plus tard, deux fils, Joseph et Jean-Baptiste, furent égorgés à Bargème au cours d'un guet-apens. En 1581, c'est Balthazar de Pontevès, nouveau seigneur du lieu, qui fut égorgé à
son tour, dans la salle commune du village. Le petit-fils, Antoine de Pontevès revint à Bargème. Il y mourut poignardé au pied du maître-autel pendant la célébration d'une messe en 1595. Les
biens passèrent alors à un fils cadet, Foulques VII de Pontevès-Bargème. Il fut d'abord accusé d'avoir été l'inspirateur du crime de son neveu et condamné à mort par sentence du grand
sénéchal de Provence avant d'être absout par le Conseil privé du roi. L'entreprise de démolition du château fut commencée pendant ces évènements. Le 7 avril 1607, le Parlement de
Provence condamna par contumace trois des auteurs au supplice de la roue, d'autres au bannissement. Un arrêt du Parlement d'Aix condamna les habitants de Bargème à ériger sous le vocable de
Notre Dame d’Espaïme (aujourd'hui Notre-Dame des Sept douleurs) une chapelle pour y faire célébrer une messe basse
tous les jours de l'année ainsi qu'une messe haute avec office des morts à laquelle devait participer les consuls tous les 24 mai. Elle fut construite au bout de l’esplanade du château, porte
Ouest et terminée en 1608.
Sources : D'après le site mairie-bargème.fr et Wikipédia, l'encyclopédie
libre.
Au premier plan, la chapelle, au fond, le château (Photo Nadine)
La chapelle vue de plus près et intérieur de la chapelle (Photos Nadine)