Dans la culture provençale, le costume dit "du pays d’Arles" conserve encore de nos jours une place importante. Devenu festif et magnifique
dans sa forme et ses couleurs, il est une adaptation actuelle des costumes portés quotidiennement par les femmes de l’époque. Le costume de l'Arlésienne évolue en fonction de l'âge de la personne qui le porte. La coiffe est la partie la plus importante. Chaque variante du costume
s'identifie à la coiffe proprement dite :
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le costume "de bonnet" pour les enfants,
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le costume "en cravate" dit aussi "de Mireille"
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le costume "en ruban" dit d'Arlésienne, pour la ville,
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le costume d'Arlésienne à proprement parler,
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le costume de cérémonie ou "gansé", réservé aux grandes occasions.
Il existe aussi, diverses variantes du costume, comme la Mireille endimanchée par exemple.
On trouve également de nombreux accessoires qui agrémentent les costumes.
Les paysannes portent la capeline pour les travaux des champs.
Le costume "de bonnet"
Ce costume est porté jusqu'à environ huit ans. Il est composé d'éléments simples, il reste facile à porter et laisse à l'enfant sa liberté de mouvements.
Ces éléments sont :
. une jupe courte qui arrive au dessus de la cheville, cette jupe est à motifs colorés,
. un jupon court,
. une chemise en coton blanc,
. un caraco noir à lacet (un caraco est un petit gilet sans manche).
La tête est couverte d'un bonnet appelé béguin, de coton, le plus souvent blanc qui ne nécessite pas de coiffure. Le mot béguin vient du verbe embéguiner, se mettre quelque
chose dans la tête ; penchant amoureux passager, passion sans lendemain.
Le costume "en cravate" ou "de Mireille"
Ce costume, autrefois appelé costume de simplicité est aujourd'hui porté de l'âge de huit ans à quinze ans environ. Il représente la jeunesse vive, la joie et la gaieté des
chatouno (filles) de notre région. C'est un costume qui s'embellit et devient complexe. Il continue ensuite d'être porté par les jeunes filles et les femmes à la campagne, mais aussi à
la ville pour le travail de tous les jours.
Le nom de Mireille est une allusion à l'héroïne de Frédéric Mistral censée avoir porté cette tenue. L'origine de cette appellation est récente, puisqu'elle date des années 1920-1930.
C'est alors que se mit en place le folklore provençal tel qu'il est pratiqué aujourd'hui par les divers groupes folkloriques.
La jeune fille est coiffée avec la coiffure à double bandeaux recouverte d'un bonnet de mousseline blanche parfois brodé. La cravate, tissu de coton ou de percale blanc bordé de dentelle, nouée
autour de la coiffe en oreilles de lapin, forme ainsi deux jolies banettes ou cornettes.
Le haut est composé d'un corsage qu'on appelle eso, près du corps, en manches longues et toujours en coton noir sur lequel se place un devant d'estomac ou plastron en coton blanc en
forme de trapèze et un fichu, pièce de tissu triangulaire, plissé et solidement attaché à l'aide d'épingles sur l'eso. Parfois, ce fichu est posé sur un fichu de dessous.
Dessous, la Mireille (Miréio) porte un pantalon et un jupon court qui font gonfler la jupe et paraître la taille plus fine. La jupe est en coton à motifs colorés, ample à plis froncés ou plis
canons, terminant sa course à environ 20 cm du sol. Elle est recouverte d'un tablier uni, assorti à la couleur de la jupe. Des chaussettes de coton blanc tricotées et des ballerines noires toutes
simples terminent la tenue.
Pour nous provençaux, Miréio est un poème écrit en provençal par Fréderic Mistral en 1859. Il est le récit des amours malheureuses de Mireille et de Vincent, dans le cadre de la
Camargue. Sur un livret de Michel Carré tiré de ce poème, Charles Gounod a composé un opéra en trois actes. Cet amour réciproque de Mireille et Vincent est combattu par Ramon, le père de Mireille
et contrarié par le méchant gardian Ourrias qui était épris de la jeune fille.
Le costume "en ruban" dit d'Arlésienne
A quinze ans passés, la jeune fille acquiert le droit de porter le ruban et le costume dit d'Arlésienne. Autrefois, cela signifiait que la jeune fille était en âge de se marier. De nos jours, la
traditionnelle prise du ruban officielle a toujours lieu, chaque dernier dimanche de juillet, aux Saintes Maries de la Mer. Ce costume n'est pas porté pour le travail mais seulement à la ville,
en grande simplicité. Il s'est rallongé et agrémenté.
Le premier costume d'Arlésienne porté est le costume Virginen, costume de coton à motifs colorés, mais toujours sobre. La coiffure, bâtie selon les mêmes principes que ceux du costume de Mireille
est recouverte d'une pièce de tulle brodée. Un ruban de velours bleu marine est de rigueur à la place de la cravate.
La jupe, constituée de panneaux de tissus assemblés (forme ronde à plis), ou biaisée (aucun pli) se terminant par des fronces à l'arrière, frôle le sol et ne laisse voir que le bout de la
chaussure, en l'occurence, des escarpins..
Le tablier et le pantalon ont disparu, le jupon est désormais long.
L'eso, toujours en coton noir, est accompagnée de la chapelle, qui comprend quatre éléments : le devant d'estomac ou plastron, la guimpe, le fichu de dessous ou fichu de propreté et le fichu de
dessus. Ce dernier doit être assorti à la jupe, si possible dans le même tissu, ou alors blanc brodé.
Le costume d'Arlésienne à proprement parler
Il est généralement porté pour la première fois par la jeune fille un an après sa prise officielle de ruban, lors de la présentation à la Reine d'Arles, lors de la
Fête du Costume, le 1er dimanche de juillet en Arles. Les tissus soyeux remplacent alors le coton, en modifiant parfois légèrement le costume : ce sont la jupe et l'eso qui sont désormais dans le
même tissu (en soie ou en taffetas), et le fichu est dans un tissu richement brodé ou ornementé (en tulle, en coton, en organdi, en soie, etc..). On peut, en fonction du tissu, trouver la
première forme de costume, jupe et fichu assorti avec le taffetas par exemple. Le ruban est de couleur, assorti au tissu, mais il peut aussi être bleu marine. Ce costume peut être porté toute sa
vie.
Un sac, des gants, des bijoux et une ombrelle complètent cette tenue, d'une grande sobriété mais aussi d'une grande élégance.
Le costume "gansé" ou de cérémonie
C'est l'ancien costume de mariée porté dans les familles les plus aisées. Son nom vient de la coiffe ornée
de ganses*. De nos jours, ce costume est porté plus particulièrement par les jeunes filles. Il est réservé au mariage ou aux grande occasions. Depuis 1930, la Reine d'Arles est intronisée en
costume de gansée blanc. Pour le costume de cérémonie, la jupe et l'eso sont taillées dans le même tissu de soie ou de taffetas. Sur la chapelle, avec fichu de dessous, guimpe et plastron en
dentelle, "la pèlerine" de dentelle blanche ou ivoire remplace le fichu. Sa richesse se marie avec l'élégance de la coiffe gansée.
Il existe néanmoins une version plus sombre que l'on pourrait appeler "costume de gala". Alors la pèlerine est de dentelle noire, tout comme celle qui borde le ruban de coiffe.
* La ganse, les ganses, le gansé : c'est une bande de dentelles cousue en surjet et dont les extrémités froncées en arrondi sont soutenues par un fil de laiton enrubanné. C'est la coiffe
spécifique du costume de la mariée.
Source : d'après le site FFCC Info - Texte arrangé et enrichi par moi-même.
Je tiens à préciser que les illustrations sont des photos trouvées sur internet sur les sites spécialisés dans le costume, mais aussi des cartes postales anciennes ou récentes.