Photo personnelle de Nadine :
mes arrière-grands-parents maternels Jules et Marie,
mon grand-père Louis et ma grand-tante Julienne
Ah mes aïeux si vous saviez !
Eh oui, si vous saviez chers grands-pères et grands-mères
Qu'une de vos petites-filles, curieuse et obstinée,
A voulu retrouver traces de ses aînés,
Et de son ascendance éclaircir le mystère.
Combien d'heures passées à rechercher vos noms,
Vos épouses et vos fils, vos dates de naissance,
Celles de vos décès, les lieux de votre enfance,
Et, pour vous distinguer, vos différents prénoms.
Trouvant là Elisabeth et là Bonaventure,
Passant de Marie à Rosa et de Marius à Jules,
Notant des épousailles de cousins et cousines,
Elle s'étonna parfois voyant vos signatures.
Les oncles et neveux, les frères ou beaux-frères,
Les curés, les témoins, les parrains et marraines,
Les lieux-dits, les hameaux, les fermes et domaines,
Elle n'a rien oublié pour tenter d'y voir clair.
Laboureurs, ménagers, artisans, cabaretiers,
Cultivateurs et maçons, fileuses ou ménagères,
Un grand-père mécanicien, une grand-mère épicière,
Elle connaît, voyez-vous, de chacun le métier.
Et si par un miracle, quelque jour de printemps,
Vous pouviez, chers aïeux, retrouver forme et vie,
Elle serait, croyez-le, profondément ravie
De vous accueillir tous à l'âge de vos vingt ans.
Et si vous retrouviez du mariage le costume,
Ce serait encore mieux et nous ferions la fête ;
En buvant le vin blanc et goûtant la galette,
Vous lui raconteriez votre vie, vos coutumes.
A certains d'entre vous elle a déjà donné
Une allure, un visage, un sourire, un regard,
Elle voit de jolies filles et de forts beaux gaillards,
Mais si cela n'était, soyez-en pardonnés.
Si vous n'avez laissé ni fortune ou blason,
Si aucun de vos noms n'est entré dans l'histoire,
Cela ne prouve point que vous n'ayez pas eu de gloire ;
Quoi que vous ayez fait, vous avez eu raison.
Vous n'êtes pas tous là, il y a des absents,
Car votre descendante, sans écrits, sans indices,
N'a pu retrouver ceux et celles qui jadis,
Par amour ou péché, ont fait qu'elle a leur sang.
Pierre Gudefin
Poème arrangé par Nadine qui l'a mis au féminin
et changé les prénoms et les métiers