Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les Baux-de-Provence et la cathédrale d'images

par Nadine 8 Mai 2008, 22:00 Lieux - Villages - Villes



Au printemps 2007, j'étais allée avec mes parents, en excursion pour la journée aux Baux de Provence, dans les Bouches-du-Rhône.
Nous avions commencé par visiter la cathédrale d'images. Si vous allez aux Baux,
je vous conseille de ne pas manquer d'aller voir ce site également, c'est superbe ! Ensuite, nous avions fait le tour du village des Baux.


Le site de la cathédrale d'images (Photo Nadine)


Mes parents entrant dans la galerie : décor Venise.
C'est la seule photo que j'ai pu prendre à l'intérieur.

La cathédrale d'images est un spectacle permanent, créé en 1977, au cours duquel sont projetées de grandes images lumineuses sur les parois des carrières de pierre de quelques-unes des immenses galeries creusées dans le roc du Val-d'Enfer, sur la route de Maillane (juste en contrebas des Baux). La surface des parois ainsi transformées s'étend sur 4 000 m². Chaque année est proposé un thème différent. Nous avions vu le thème sur Venise. Cette année, c'est le peintre Vincent Van Gogh. Hélas, je n'ai pas pu saisir les images projetées sur les murs de cette immense carrière avec mon appareil-photo. Les images ne ressortaient pas. Si vous voulez voir le site internet de la cathédrale d'images c'est par là :
Cathédrale d'images (clic).

Image:France Les Baux from West 2007.jpg

Le village des Baux-de-Provence (en occitan provençal Lei Bauç de Provènça selon la norme classique ou Li Baus de Prouvènço selon la norme mistralienne) est située dans le département des Bouches-du-Rhône.
C'est par le décret du 7 août 1958 que Les Baux devient Les Baux-de-Provence.

La commune est centrée autour d'un village situé sur un éperon rocheux, au début d'un plateau qui est le premier contrefort de la chaîne des Alpilles et qui surplombe de 200 mètres la campagne. La commune est dominée par une vaste forteresse, aujourd'hui en ruines, ouvrant une large vue sur les plaines du sud, vers Arles et la Camargue (voir mon article sur La Camargue).

Les habitants sont les Baussencs (au féminin : Baussenques).

Les capacités défensives des Baux en font depuis toujours un site attrayant pour l'habitat humain. Des traces de vie ont été retrouvées et datées de -6000. La place fut utilisée par les Celtes comme un fort ou un oppidum autour du IIe siècle av. J.-C.

Au Moyen Âge, il devint la place forte d'un domaine féodal contrôlant 79 villes et villages des alentours. La forteresse fut construite du XIe au XIIIe siècle, sur une vaste étendue de sept hectares. Les princes de Baux contrôlèrent la Provence pendant de nombreuses années et y gagnèrent une forte réputation. Ils disaient descendre du roi mage Balthazar, ajoutant à leurs armoiries, une étoile d'argent à seize branches, pour rappeler celle qui, selon l'Évangile, guida les trois mages vers Bethléem et leur devise était "Au hasard, Balthazar".

Place-forte médiévale située aux confins du Languedoc, du Comtat Venaissin et de la Provence, la forteresse a connu une histoire militaire mouvementée et fit l'objet de nombreux assauts. Le solide donjon qui domine encore aujourd'hui rappelle l'importance de ce château, objet de toutes les convoitises, lors de l'époque médiévale.

Au XIIe siècle les princes des Baux durent se soumettre à l'issue des guerres baussenques. Le grand château commença à être renommé pour sa cour fortement cultivée et chevaleresque. Le domaine s'éteint finalement au XVe siècle à la mort de la dernière princesse des Baux. Les Baux, ainsi que la Provence, sont alors rattachés à la couronne de France (Note de Nadine : la Provence était jusque là un Comté, en 1481, elle fut rattachée à la France et devint une province royale française). Le village devint un centre du protestantisme et tenta même une révolte contre la couronne ce qui amena, en 1632, le cardinal de Richelieu à ordonner que le château et ses murs soient rasés.

En 1642, la ville fut offerte à la famille de Grimaldi en tant que marquisat. Le titre de marquis des Baux leur est d'ailleurs encore rattaché. Administrativement, la ville est entièrement française et le titre de marquis des Baux est traditionnellement donné à l'héritier du trône monégasque. L'actuel prince de Monaco, Albert II, porte parmi ses nombreux titres celui de marquis des Baux.

C'est dans cette commune que fut exploité pour la première fois le minerai d'aluminium : la bauxite. En effet, en 1822, de la bauxite est découverte dans le secteur par le géologue Pierre Berthier. Le minerai est alors intensément exploité jusqu'à épuisement à la fin du XXe siècle. 

De nos jours, Les Baux est un site touristique très fréquenté qui a la réputation d'être un des plus beaux village de France. Les maisons du village élèvent leurs toits de tuiles romaines roses ou gris-roses, rose-saumon ou beiges, et la pierre ancienne blanche se mélange à la végétation méditerranéenne verte, formant des contrastes saisissants. Le vert de la végétation, le gris et le blanc des pierres calcaires, le bleu intense du ciel lumineux de la Provence, les variations de roses des toits forment un magnifique camaïeu de couleurs et de beauté.

Cependant, le nombre d'habitants y vivant encore n'est plus que de 22 habitants. Il sont tous dans la partie haute du village et il y en a moins de 450 pour toute la commune, alors qu'il y eut dans un passé lointain un pic à environ 4 000 Baussencs !

La commune compte 22 monuments historiques, mais la plupart des bâtiments qui composent le château sont aujourd'hui à l'état de ruines. Ce sont :

  • Le château des Baux et ses remparts, propriété de la commune des Baux ;

 


Hôtel de la tour du Brau (Photo Nadine)

  

  • Le Musée du château des Baux situé dans l'ancien hôtel de la tour de Brau, un bel édifice du XVe siècle, retraçant l'histoire des Baux-de-Provence. Ce musée a depuis été remplacé par une boutique, il n'en subsiste qu'une maquette du château à l'époque du moyen-âge.
  • Des machines de guerre reconstituées : plusieurs trébuchets, une baliste et un bélier. Depuis l'année dernière, trois nouvelles catapultes capables d'effectuer des tirs les ont rejoints : le plus grand trébuchet de France (16 mètres de haut), une bricole et un couillard. Ces trois machines effectuent des démonstrations de tirs tous les jours avec de véritables projectiles.
  • L'ancienne chapelle Sainte-Catherine ;
  • L'ancienne chapelle romane Saint-Blaise, élevée par la corporation des tisserands et des cardeurs en l'honneur de leur patron ; elle date du XIIe siècle, elle devint au XVIIIe siècle le siège de la confrérie des tisserands.
  • L'église Saint-Vincent des Baux, XIIe siècle-XVIe siècle, en partie creusée dans le roc ; elle donne sur une place plantée d'ormes et de micocouliers ;
  • L'hôtel de Manville : il qui abrite la mairie depuis 1960, il est sans doute la plus vénérable de ces demeures et l’une des mieux restaurées. L'édifice fut construit en 1571 par Flayelle, architecte du Vivarais pour le compte de Claude II de Manville. C’était le neveu de Claude Ier de Manville issu d’une famille toulousaine, capitaine des galères royales, chevalier du Saint-Sépulcre et nommé ensuite capitaine viguier des Baux. Cette propriété à été offerte par le prince Bianchi de Médicis de Manville à la municipalité.

  •  
  • Fenêtre portant la mention "post tenebras lux 1571" (Photo Nadine)

    Face à l'Hotel de Ville, se dresse la fenêtre "post tenebras lux" : elle appartient au premier style de la renaissance française en Provence. La baie en croisée se compose d’un meneau et d’une traverse moulurée, de chaque côté des pilastres cannelés. Au-dessus, un entablement porte l’inscription post tenebras lux 1571 (Après les ténèbres la lumière), devise calviniste de la réforme de Genève issue du livre de Job (Maison du culte des réformés), cette maison fût la propriété de Brisson Peyre (ou Jean de Manville), laboureur, en 1571, elle a été cédée en 1584 à Charles Laugier, Lieutenant du Viguier des Baux.
    . La porte Eyguières, la porte de l'eau (aigo en provençal : eau), unique porte charretière du village

  L'hôtel des Porcelets (très ancienne famille de Provence), à l'élégante façade du XVIe siècle, abrite aujourd'hui le musée Yves Brayer, peintre français né en 1907 et décédé en 1990.



Photos et diaporama de Nadine


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page