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La torture et ses instruments

par Nadine 6 Novembre 2008, 23:00 Histoire - Petites histoires de la Provence



Panneau sur la torture (Photo Nadine)

Dans mon article sur la Maison de l'histoire des Arcs sur Argens, je vous ai dit que j'avais été particulièrement interpellée par une vitrine dans laquelle on voyait des instruments de torture qui avaient été retrouvés dans l'enceinte du château seigneurial. Sur un des panneaux explicatifs, on peut lire ceci :
Tout d'abord, pourquoi traiter d'un tel sujet aux Arcs ? S'il fallait une raison, on pourrait évoquer la découverte d'une geôle, dans les années 1960, au quartier médiéval du Parage, place Clinchard, que l'on désigna, après avoir inventorié les lieux, sous le nom de chambre de torture [...] La justification de la torture a une histoire... A toutes les époques, les sociétés humaines ont été amenées pour des raisons de renforcement interne, à diaboliser certaines de leurs minorités : les sorciers et sorcières, les malades, les individus atteints de difformités, les hérétiques, etc...
Elles ont connu, aussi, des crimes historiques pour la possession du pouvoir, des crimes commis au nom de grands principes et toutes sortes de délits que la morale réprouve. Toute société a des idées, des valeurs, des règles, des lois. Elles permettent une régulation du corps social qui vit ainsi dans un certain équilibre. Au cours de l'histoire, ces lois ont été souvent transgressées. Il a donc fallu instituer un corps de justice visant à les faire appliquer. Mais, on ne peut pas condamner une personne à un châtiment sans avoir la preuve de sa culpabilité. Les témoignages étant en général difficiles à obtenir, il ne restait plus qu'à avoir celui de l'accusé. Ce témoignage s'appelle l'aveu. C'était ouvrir la porte à la torture pour l'obtention de cet aveu.
La torture a existé de tout temps et fut même utilisée légalement dans le monde antique. Elle a eut un regain d'activité au Moyen Age notamment pendant la période de l'Inquisition... La torture a longtemps été pratiquée dans un cadre juridique. En France, elle était de deux sortes : la question préparatoire et la question préalable. La première fut supprimée par une ordonnance royale du 24 août 1780, la seconde en 1788.


Quelques instruments que j'ai vus à la Maison de l'histoire


Le masque d'infamie


Le masque d'infamie (Photo Nadine)

Le masque d'infamie inflige deux punitions : l'une spirituelle, l'autre physique. La première, avec une image ridicule, était une mortification. La seconde, la torture physique était infligée par l'occlusion de la bouche et du nez avec l'empêchement de la vue ou avec une balle qui était placée dans la bouche pour empêcher les cris et les lamentations. Les oreilles longues représentaient les oreilles d'âne, une variante avec nez et groin, ou bien tout le masque à tête de porc symbolisant l'animal considéré comme sale.
Les masques d'infamie au Moyen Age, les piloris, les carcans, etc... avaient pour but d'exposer sur les marchés pendant les heures d'affluence, et pour une durée limitée, les contrevenants aux règles élémentaire de l'ordre social. Chaque masque devait représenter le délit : celui à la langue pendante symbolisait l'homme ou la femme coupable de colporter de fausses rumeurs. Le masque de cochon était revêtu par l'ivrogne, celui du coq était attribué à l'orgueilleux, les clochettes et les formes bizarres stigmatisaient la sorcellerie...

Dans les vitrines et sur le mur, on peut voir :

- Des gravures représentant des scènes de torture ;
- Un fouet métallique : je pense que la photo ci-dessous parle d'elle-même ;


Le fouet métallique (Photo Nadine)


- La patte du chat ou le chatouillement espagnol : cet instrument était composé de pointes repliées en forme de griffes de chat, d'où son nom. Son utilisation n'est pas de griffer ou de chatouiller, mais celui de lacérer, déchirer de façon violente et profonde. La dimension des pointes est telle que rien ne peut interrompre l'opération, ni os ni muscle ne résistent. Les victimes étaient immobilisées aux pieds et aux mains.



Instruments divers (Photo internet)

Source : Article fait à partir des panneaux explicatifs
de la Maison de l'histoire des Arcs sur Argens et arrangé par moi-même.


 

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