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Le rocher de Roquebrune sur Argens

par Nadine 19 Avril 2010, 22:00 Lieux - Villages - Villes

 


Introduction

Il y a longtemps que je voulais vous parler du rocher de Roquebrune. Ce rocher a vu vivre bon nombre de générations de mes ancêtres et eux, depuis toujours ils l'ont contemplé et ont vécu sous sa protection.
On dit que les Roquebrunois et les Muyois se disputent le rocher (vous le lirez dessous) qui est à moitié chez les uns et à moitié chez les autres.
Or, le 6 octobre 1890, un muyois, François Barret, a épousé une Roquebrunoise, Adélaïde Ollivier. Ils étaient mes arrière-grands-parents. Preuve qu'il ne se disputaient pas tous ! Donc, ce rocher est un peu à tous les deux et un peu à moi aussi. C'est à eux que je pense en écrivant cet article mais aussi fortement à Georges dit Jojo, mon papa qui aurait eu 76 ans après-demain. Je me suis inspirée de plusieurs documents et livres comme je le fais à mon habitude pour écrire cet article et celui qui suivra sur la faune et la flore du rocher, j'ai employé aussi des photos provenant de différentes sources n'ayant pas pu les faire toutes moi-même.

 

Le rocher de Roquebrune dans sa totalité (Photo trouvée sur Internet)

Je le vois depuis notre terrasse à Trans en Provence (mais trop dans le lointain pour faire une photo valable). Il barre l'horizon de mon regard. Il est là depuis des temps séculaires. Il se dresse sublime au-dessus de la plaine de l'Argens qu'il domine de sa masse rocheuse imposante et majestueuse. C'est le rocher de Roquebrune. Il culmine à 373 mètres d'altitude et s'étale entre la commune du Muy et celle de Roquebrune-sur-Argens. Sur les cartes, le massif porte officiellement le nom de rocher de Roquebrune, une appelation qui ne plaît guère aux habitants du Muy puisque leur commune possède à peu près la moitié du territoire concerné. Ceux-ci préfèrent l'appeler "Les Trois Croix", faisant référence aux trois somments où, depuis les temps reculés, sont dressées des croix symboliques donnant un caractère sacré à la montagne. Les Roquebrunois, eux, parlent de la Roque ou du Roucas, des termes familiers, voire affectueux, pour qualifier cette montagne dont ils sont fiers et qu'ils considèrent un peu comme leur propriété.
Depuis longtemps, sans doute, les habitants des deux villages, se disputent la possession de ce rocher qui tient une grande place dans leur coeur et dans leur vie. Depuis des générations, c'est leur toile de fond, leur spectacle permanent : il change d'aspect à chaque heure du jour, quand aparaît un nuage sur les crêtes ou lorsque le mistral se lève. Il leur offre un perpétuel sujet de conversation, émaillé de dictons et de prédictions météorologiques. Sa masse s'impose à tous, sa couleur ocre, dont l'intensité varie avec la lumière, illumine leurs jours. On dirait que la montagne fait partie de leur vie, qu'elle les rassure, qu'elle leur permet de dormir tranquilles.


Une partie du rocher de Roquebrune (Photo Nadine)
 

A cet endroit se dressait à la fin de l’ère primaire, c'est-à-dire, il y a 250 millions d’années une chaîne de montagne : la chaîne hercynienne dont les derniers témoins sont les massifs des Maures et du Tanneron.
Sur environ 50 millions d’années, l’érosion à complètement nivelé la chaîne. Une partie des débris s’est accumulée dans un profond bassin d’effondrement situé au nord du massif des Maures : la pénéplaine hercynienne permienne. Ce conglomérat de sables et de galets ou le granit est dominant s’est métamorphosé sous forme de grés et d’arkoses.

A l’ère tertiaire, des mouvements tectoniques ont provoqué un rajeunissement du relief et ont fait remonter le conglomérat à la surface. C’est ainsi que le rocher constitue un énorme massif sédimentaire qui semble faire la nique au massif cristallin des Maures dont il est issu 250 millions d’années plus tôt. Depuis, l’érosion a repris son oeuvre et recommence à niveler et à grignoter le paysage.

Ce massif a une apparence étrange avec son aspect chaotique. Sa couleur vraiment très caractéristique est due à une quantité inhabituelle d’hématite (oxyde de fer). Mais selon l'heure de la journée à laquelle vous le regardez, il n'a jamais les mêmes couleurs. Il n'est jamais pareil, moi, je trouve que les plus beaux tons, ce sont ceux qui le parent dans le soleil couchant. Ci-dessous deux magnifiques photos qu'un ami transian et lecteur de mon blog, Noël Landry, m'a envoyées. Merci à toi Noël pour ce beau cadeau.

 

 

Le Rocher au soleil couchant de septembre
(Photo de Noël un transian qui le voit de chez lui sur les hauteurs de Trans)

 

 

  Le rocher au solstice d'hiver (Photo de Noël)

 

Anecdote : Jadis, le Rocher rythmait la journée. Lorsque le temps allait changer, on regardait le Rocher. S'il se coiffait d'un chapeau de nuages, on disait en provençal :
- à Roquebrune :
"Quouro la roucaio a lou capèu, s'a pas plougu, ploura ben lèu".
(Quand le Rocher a le chapeau, s'il n'a plu, il pleuvra bientôt).
- au Muy :
"Quouro lou rouca a lou capèu, pren ta capo et va-t-en lèu".
(Quand le Rocher à la chapeau, prend ta cape et reviens vite).
Mais le rocher a une autre particularité, il donne l'heure par un cadran solaire appelé le Clègue, là où la roche affecte la forme d'un Y majuscule au côté nord. Au moment où le Clègue rentre dans l'ombre, il est midi. Si, de nos jours, on ne conculte plus le Clègue, il était encore très courant de le faire au début du XXe siècle. Alors, les paysans qui travaillaient s'en allaient prendre leur repas à l'ombre d'un arbre ou au bord de la rivière, notamment vers le Blavet.

 

 

Une autre partie du rocher vu par l'objectif de ma cousine et amie Michèle Sérignac de Roquebrune-sur-Argens. Merci à toi chère Michèle

Sources : Internet et Le Rocher de Roquebrune - Editions Campanile -2004.


Le rocher et ses formes étranges (Photo trouvée sur Internet)

 

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